/ Géolocalisation : les risques liés aux ondes électro magnétiques (2/2)

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Géolocalisation : les risques liés aux ondes électro magnétiques (2/2)

21 juin 2012

Outre les risques liés à l’organisation du travail (traités ici), l’impact des ondes électromagnétiques doit également être pris en considération dans les projets de géolocalisation. En effet, les boitiers de géolocalisation représentent une source émettrice d’ondes supplémentaire dans la mesure où le territoire est, plus ou moins, couvert par diverses ondes telles que le WIFI ou les antennes relais, et que les techniciens peuvent déjà disposer, dans l’univers clos qu’est leur véhicule, d’un téléphone portable, d’un PDA (Personal Digital Assistant) ou encore d’un GPS (Global Positioning System).

La réglementation en matière de Compatibilité électromagnétique des équipements électriques est définie, sur le plan international, par la norme CEI-61000. Cette dernière n’est en revanche qu’une recommandation sur le plan fonctionnel des appareils et ne fixe qu’un seuil de 3 Volts par mètre (v/m) pour garantir le fonctionnement normal (« sans dégradation inacceptable ») des appareils standards.

Sur le plan de la santé, il n’existe à l’heure actuelle aucun consensus scientifique sur les risques d’exposition aux ondes. Plusieurs études montrent toutefois que l’exposition aux champs électromagnétiques pourrait être à l'origine de cancers ou de maladies d'Alzheimer même à des fréquences très basses. D’après Pierre Le Ruz, Président du Centre de Recherche et d’Information Indépendante sur les Rayonnements Electromagnétiques (CRIIREM), des symptômes peuvent également être constatés tels que « des fourmillements, des migraines, des nausées, des rougeurs, des arythmies, des vertiges ou des troubles de la concentration ». A noter d’ailleurs l’existence d’une pathologie appelée hypersensiblité électromagnétique (HSEM) dont les individus affectés sont décrits par l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) comme étant « si gravement affectés [par les champs électromagnétiques] qu’ils cessent de travailler et modifient totalement leur mode de vie ».

Le Conseil de l’Union Européenne a adopté le 12 juillet 1999 une recommandation (n°1999/519/CE) visant à limiter l’exposition du public aux champs électromagnétiques en se fondant sur les prescriptions de l’ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection). Des valeurs limites sont alors définies dans des tableaux dans lesquels il convient de distinguer d’une part les restrictions de base, qui sont les limites en Débit d’Absorption Spécifique (DAS) et s’expriment en Watt par kilogramme de tissus (w/kg), et d’autre part les niveaux de référence qui s’expriment soit en valeurs de champ électrique (V/m), soit en valeurs de champ magnétique (A/m). Ces seuils sont fixés selon la fréquence de champ électromagnétique à laquelle une population est exposée, plusieurs plages de fréquence sont alors identifiées allant de 0 à 300 GHz.

La non-indépendance des études menées sur le thème des ondes électromagnétiques est décriée par de nombreuses institutions d’experts.

Ainsi, selon le Rapport BioInitiative publié le 31 août 2007, lui-même critiqué par plusieurs experts, les normes actuelles de l'ICNIRP ne sont pas suffisamment protectrices de la santé publique. Les experts ayant rédigé ce rapport définissent une valeur limite de précaution de 0.1  μW/cm2 (c’est à dire 0.614 v/m) à adopter pour ce qui est de l’exposition extérieure et cumulative aux radiofréquences.

Malgré toutes ces divergences, dans le cas de la géolocalisation des véhicules, le principe de précaution s’impose afin d’éviter un éventuel scandale sanitaire et l’employeur se doit de dresser un état des lieux et prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter l’exposition des travailleurs aux ondes électromagnétiques. L’Agence Nationale des Fréquences (ANFr) est chargée de contrôler le respect des valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques. Des mesures de champs électromagnétiques doivent être réalisées qui détermineront les actions à entreprendre, comme par exemple l’isolement du boitier de géolocalisation par rapport au conducteur.

Baptiste Pelle (Consultant ergonome)

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